Mohammed Ben Tahar Ben Rezgui El Keblouti, appartient à la famille Rezgui qui fait partie de la tribu des Hanencha, l'une des grandes tribus arabes établies près des frontières tunisiennes.
Son oncle, Rezgui El Hanenchi, avait été nommé par El Hadj Ahmed Bey, gouverneur de l'Est Algérien, en qualité de chef des tribus Hanencha, à la place de Cheikh El Hasnaoui, qui appartenait à la même tribu.
Il était notoire qu'Ahmed El Keblouti était révolté contre la présence coloniale française depuis les années 60 du dix-neuvième siècle. Il joua un rôle important aux côtés des Spahis lors de leur soulèvement en 1871. Lorsque l'étau se resserra autour de lui, il se rendit avec les spahis en Tunisie en février 1871 et y organisa les réfugiés algériens en vue de mener d'importantes attaques contre les lieux de présence des Français et de leurs sbires dans les zones frontalières situées entre El Kala à l'Est, Tébessa et Souk Ahras au Sud.
Lorsqu'il partit en Tunisie, la France essaya de le poursuivre en faisant pression sur le gouvernement tunisien qui accepta la demande française.
Eu égard à toutes ces pressions, El Keblouti fut contraint de quitter la Tunisie par voie maritime en 1872, en direction de Malte pour y revenir clandestinement et en repartir une seconde fois en direction de la Syrie où il rencontra l'Emir Abdelkader qui lui accorda toutes les facilités.
En 1876, il se rendit à Tripoli Ouest et entra clandestinement en Tunisie où il s'établit jusqu'à son arrestation et son emprisonnement à la Goulette. Lorsque sa maladie s'aggrava, il fut hospitalisé à l'hôpital Sadki à Tunis en avril 1883 jusqu'à sa mort en avril 1884.
