Saad Dahlab est considéré comme étant l'une des personnalités les plus éminentes du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne.
Né à Ksar Chellala (Tiaret) en 1919, il effectua ses études dans sa ville natale puis se rendit à Médéa et de là, à Blida où il obtint son baccalauréat en 1939-1940.
Il s'orienta vers la vie active en tant que fonctionnaire au service des impôts. Il fut mobilisé à l'Ecole Militaire de Cherchell dont il sortit avec le grade de sergent. .
Saad Dahlab lisait régulièrement la presse nationale paraissant à l'époque et en particulier le journal al Oumma, organe de l'Etoile Nord-Africaine et le journal Al Oumma al arabia appartenant à Chakib Arslane.
Il rédigea le premier article politique dans le journal al Oumma, intitulé "Vous êtes les poignards" dans lequel il évoquait les souffrances de la société algérienne.
A l'expiration de sa période de mobilisation en 1944, il adhéra au Parti du Peuple Algérien, -section de Ksar Chellala- et participa au congrès des Amis du Manifeste et de la Liberté qui s'est tenu en mars 1945 à Alger jusqu'à son arrestation par les autorités coloniales le 18 avril. Il demeura en prison jusqu'au mois d’août 1946.
Il participa aux élections en 1947 en tant que représentant du parti à Ksar Chellala et fut élu membre du comité central du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques au congrès d'avril 1953 au cours duquel éclata la crise du parti à propos de laquelle il dit: " Le fond du conflit réside dans l'opposition entre deux générations de cadres , celle de la première heure avec à sa tête Messali et celle de la deuxième ayant à sa tête quelques universitaires; il réside également dans la divergence entre deux niveaux de vision des événements et leur traitement."
Saad Dahleb était parmi les militants du mouvement national touchés par les arrestations auxquelles avaient procédé les autorités françaises au lendemain du déclenchement de la Révolution. En effet, il fut emprisonné à Barberousse et y demeura jusqu'au printemps 1955. Après sa libération, il rejoignit les rangs du Front de Libération Nationale durant l'été de la même année.
Au mois de février 1956, il accomplit sa première mission dans le cadre du FLN puisqu'il fut chargé par Abane Ramdane et Youcef Benkhedda de prendre contact avec les zones I et II, aux fins d'information et de coordination. Au cours de cette mission, il rencontra Zighoud Youcef à la zone II et rédigea un rapport complet sur cette mission qui fut publié au Journal de la Résistance algérienne sous le titre " De retour du maquis".
En raison de cette mission, il fut arrêté près de Médéa et ne fut libéré qu'à l'automne 1956. Il ne participa pas au Congrès de la Soummam.
Il fut nommé membre du premier Comité de Coordination et d'Exécution, chargé de l'information et l'orientation.
Il se rendit au Maroc, avec Abane Ramdane, en passant par la wilaya V après la mort au champ d'honneur du héros Larbi Ben M'hidi et après que le siège du commandement du CCE fut transféré à l'extérieur.
Après avoir été écarté de ce comité, il devint l'adjoint de Ferhat Abbès et fut désigné par la suite membre du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne dans lequel il occupa plusieurs postes parmi lesquels:
- Vice-ministre de l'information, (le ministre étant M'hamed Yazid) dans le premier gouvernement provisoire
- Secrétaire général du ministère des affaires étrangères dans le deuxième gouvernement provisoire en 1959 avec Krim Belkacem.
- Ministre des affaires étrangères dans le troisième gouvernement provisoire en 1961.
Il participa aux négociations d'Evian qui déterminèrent le devenir de l'Algérie.
