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Paul Aussaresses répond à ses détracteurs

Paul Aussaresses : "On eût aimé que, cédant à l'air du temps, je fisse acte de repentance. Eh, bien, je ne le fais pas, car ce comportement est contraire à l'Histoire"

Dans un texte adressé au quotidien "Le Monde", le 4 mai 2001, le général Paul Aussaresses récuse tout "cynisme". Il écrit :

Je ne répondrai pas aux critiques que me valent la publication de mon témoignage. Je tiens seulement à préciser pour ceux qui ne savent pas, ou qui feignent de ne pas savoir :

1) Le terrorisme érigé en système par le FLN avait créé à la fin de 1956 une telle psychose à Alger que le ministre - résident en Algérie, Robert Lacoste, membre du gouvernement Guy Mollet, a nommé le général Massu, commandant la 10e DP, superpréfet d'Alger, avec mission d'en extirper le terrorisme rapidement et par tous les moyens. J'ai été appelé pour cela par Massu, à mon corps défendant, sachant qu'on ne pouvait arriver à un tel résultat sans, malheureusement, se salir les mains.

C'était le dilemme et ce le serait aujourd'hui : si demain et tous les jours, des bombes éclataient à Paris dans des stades, des cafés ou ailleurs, croit-on que le gouvernement, la police et la justice lutteraient par des moyens classiques ?

2) Quand on a vu directement comme moi des civils, hommes, femmes, enfants, écartelés, étripés, cloués à des portes, on est marqué à vie. Que doit-on éprouver pour ceux qui ont commis ces actes barbares et pour leurs complices ?

3) J'ai rendu compte tous les jours de mon activité à mon supérieur direct, le général Massu, lequel informait Robert Lacoste et le commandant en chef. Il aurait été loisible à toute autorité politique ou militaire responsable d'y mettre fin.

4) On eût aimé que, cédant à l'air du temps, je fisse acte de repentance. Eh bien, je ne le fais pas, car ce comportement est contraire à l'Histoire. Je restitue les faits tels qu'ils étaient en leur temps. J'ai rempli durant six mois la mission qui m'était impartie, j'ai fait ce qui m'est apparu en 1957 comme mon devoir. C'est avec soulagement que j'ai rejoint à ma demande mon régiment en juin 1957. D'autres, ensuite, ont assumé ce lourd fardeau.

5) On m'accuse de cynisme. Je ne suis pas un homme des médias, je suis un militaire de carrière, avec son langage franc et direct. Je souhaiterais ardemment à mes jeunes contemporains ou à ceux qui suivront de ne pas user leurs souliers, ni leur âme, sur une route semblable à la mienne. Quoi qu'il en soit maintenant, je pense quand même, mais sans forfanterie, qu'elle était droite.

Source : "Le Monde", Paris, 6-7 mai 2001.

 
 
 
 
 
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