Accueil   Recommander notre site  
Histoire
Personnalités historiques
Economie
Artisanat
Recettes de cuisine
Wilayas
Divers
Sites à visiter
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Artisanat - Bijouterie

L'histoire du bijou algérien remonte à la préhistoire. La première parure découverte un jour sur le sol algérien a laissé la place depuis à des ouvres plus complètes. issues de l'antiquité et du moyen-âge.

L'héritage islamique sera déterminant pour la suite de l"histoire car il engloutira les indices des civilisations romano-hyzantines en instaurant un type d'expression qui va éliminer la représentation humaine au bénéfice d'un mode de pensée imprégné de valeurs orientales qui privilégie la représentation abstraite d'un art appliqué (géométries, symétries différentes etc.) On verra alors plusieurs productions voir le jour en Afrique du Nord et particulièrement en Algérie. où jusqu"a nos jours le témoignage de ces merveilles apparaissent sur les ruines de forteresses à Tlemcen. Archir. Bejaïa. Tiaret...

Dans ces architectures sublimes. il subsiste un sens de la poésie exhalé à grand renfort d"arabesques. entrelaces et autres motifs floraux.

La bijouterie s'est longtemps inspirée d'un large éventail de formes principales que sont la rosace, l'étoile. le triangle, le losange... Puis un enrichissement progressif va inclure au fur et à mesure. l'arc. le feston. la feuille d'acanthe. la palme. etc.

L'Andalousie gardera des liens privilégiés avec le maghreb dans les domaines des sciences et des arts: vers le XVème siècle, la technique de l'émail cloisonné sera adoptée.

La kabylie, région à grande vocation de bijouterie gardera à nos jours ce mode d"expression.

Mais il faut dire que l'occupation turque va donner à l'ancienne Algérie un certain goût pour le luxe dans une forme artistique plutôt inspirée de l'Iran. ce souffle nouveau va donner une orientation artistique très présente dans l'art délicat du mobilier.

Par ricochet, les joyaux du mobilier vont consacrer les artisans bijoutiers à travers une influence notoirement établie par des témoignages vivants consistant en des productions très savamment élaborées au fil des temps.

Le style usité dans ces parures est fortement imprégné d'apports français. espagnols, italiens.... art dont la communauté juive va s'emparer pour y imprimer un style particulier tout en finesse. Une alchimie subtile qui mêle le moderne au traditionnel sans aucune altération à la beauté.
 

Chaouis

Le bijou aurèsien a défié le temps pour s'offrir aux yeux des amateurs d'artisanat dans une pureté antique qui n'a en rien trahi les techniques ancestrales de production.

Le geste est perpétué avec une grande fidélité avec l'utilisation d'instruments qui existent depuis des millénaires.

Les aurèsiennes aiment les bijoux, il n'est pas étonnant qu'une des règles esthétiques de cette région soit que la femme doit au moins porter une paire de bracelets, une paire d'akhelkhal et des boucles d'oreilles.

Les bijoux sont en argent à l'origine, des pièces de monnaies fondues dont le titre est de 9/10 en général, mais il arrive que des bijoutiers fassent des alliages à un titre inférieur.

Les artisans aurèsiens n'utilisent jamais l'or et il est difficile d'expliquer cette préférence pour l'argent.

Ce qui différencie le bijou chaoui du bijou kabyle se résume dans le fait que le premier cité est "plein"; "creux" ou "ajouré" contrairement au bijou kabyle qui lui. est essentiellement émaillé.

La Alaqa tchoutchana est un objet pour le moins original dont l'utilisation était surprenante car c'est une boucle d'oreille qui s'enfilait dans le haut du pavillon de l'oreille. La Alaqa Tchoutchana ne se fabrique plus de nos jours: elle se compose de deux grands anneaux d'une dizaine de centimètres. ornés de morceaux de corail. relevés de motifs fuselés, sphériques ou tubulaires en argent qui laissent pendre aux extrémités des chaînettes munies de pendeloques.

Le Timcherreft , autre genre de boucle d"oreille très répandu clans l'est algérien formé de plusieurs triangles granulés sur la moitié de l"étendue de la pièce agencée en dents de scie.

Le motif central est souvent quelconque. La femme des Aurès portait cette boucle dans le pavillon de l"oreille. et avec le temps, la diminution de leur taille a permis aux femmes de les porter sur le lobe de l"oreille.

La Khorsa Bel Quota est par contre de création récente. elle est présentée sous la forme d'un anneau d"à-peu-près sept centimètres. orné à l'une des extrémités par un bonnet conique surmonte d'incrustations de verre. rouges et vertes. chaque boucle est munie d'orifices qui laisse coulisser deux garnis de verre et de boules d'argent ajouré.

L'Amquyas , joyau très prisé par les aurèsiennes. Celles-ci en portent plusieurs en même temps (sept ou huit). ce bijou est généralement garni de petits motifs en relief. soulignés par un décor filigrané avec toujours une ponctuation de petites houles en argent et en verre.

L'Abzimt marque une ressemblance avec la fibule kabyle. non seulement pour une question de proximité géographique mais aussi pour une analogie ethnique effective.

Cette fibule se fixe sur le drapé de la poitrine (comme en Kabylie). L"Abzimt chaoui est aussi utilisé pour maintenir les étuis d'amulettes SUR la robe, contrairement a l'Abzimt kabyle qui est décoré par un cabochon de corail. L'abzimt chaoui est ajouré par du verre colore.

Lamessak est assez moderne dans l"ensemble. cette fibule a la forme d'une broche arrondie agrémentée de chaînettes particulièrement fines car travaillées avec des anneaux aplatis du plus bel effet. l'ornementation est fidèle au style chaoui: des filigranes et du verre.

L'amessak se fixe au vêtement à l'aide d'un ardillon central.

Le Tinahissin plutôt destiné à orner la coiffure. l'objet ressemble à s'y méprendre aux imessaken (pluriel de l'amessak: voir plus haut). Cependant le Tinahissin est dépourvu de l'ardillon central.

Ces broches (souvent portées par paires) sont fixées sur le foulard qui coiffe la tête à l'aide d'un crochet situé au bout d'une petite chaîne qui laisse parfois la place à un simple fil passé au dessus de la tête qui retient les deux Tinahissin de part et d'autre de celle-ci.

Le Cherketh ou semsem reste de nos jours un collier formé de deux plaques étroites légèrement recourbées liées par une charnière. Le semsem possède une décoration de filigrane et de verre prolongé de longues chaînettes agencées en forme de plastron. Le collier pouvait être relevé de rosaces serties de verre rouge au centre, qui étaient liées entre elles par des petites paires de chaînettes.

L'akhelkhal, bijou très ancien caractérisé par une lame plate en forme de bracelet que les femmes portaient aux chevilles. Il a une dimension de huit centimètres de hauteur sur vingt-six centimètres de circonférence. Il se ferme à l'aide d'une pièce de fil de fer qui entre dans deux orifices percés aux extrémités de l'akhelkhal.

Les femmes de la région ne le retirent jamais.

Son mode de fabrication relève d'une grande maîtrise artisanale. le bijoutier coule un lingot dans un moule en terre, ensuite l'argent fondu est élargi et ciselé à l'aide d'un marteau.

La bande que forme l'Akhelkhal est divisée en quatre parties décorées de deux motifs. Des formes différentes apportent une touche ultime de beauté par l'utilisation des triangles, des losanges, des fuseaux, des volutes ajoutées à des fleurs qui partagent l'espace de l'akhelkhal avec des encadrements de lignes doubles et de lignes brisées. Souvent des petits demi-cercles et des petites perles viennent relever cet objet d'art.

Le guerran orne aussi la poitrine des femmes chaouies. il se compose de deux fibules ornées de verre rouge et de boules en argent, un ensemble de chaînettes lie les deux parties en formant un ensemble de trois disques qui donnent ainsi la forme du motif central.

Le Skhab reste l'un des plus anciens colliers usité dans les Aurès, très particulier car il est aussi constitué d'une pâte parfumée (guemha) préparée par les femmes elles mêmes. Ce collier est souvent agrémenté de perles de corail et de motifs creux ou fuselés en argent.

Cet objet. une pièce maîtresse de la bijouterie chaouie se distingue par la présence de deux grandes mains (probablement contre le mauvais oil) découpées dans une plaque d'argent et accrochées au centre du Skhab.

Le Harz , boîte à amulettes, le harz est un objet qui se retrouve dans toute l'Afrique du Nord. il change simplement de forme et d'ornementation selon la région où l'on se trouve. Dans les Aurès. le harz reste fréquemment carré et plat avec un décor ciselé de motifs floraux et géométriques.
 

Kabylie

Le Taessaht L'Adwir La Taharaht Le Tabzimt etc... sont des productions artisanales qui se trouvent issues des Beni-Yenni. une région très prolifique en bijouterie.

Les villages de cette contrée (Tauurirt Mimoun. Aït-Larbaâ, Aït-Lahcen, Agoun-Ahmed, Taourirt-El-Hadjadj... ont excellé dans cet art qui mêle le feu au métal: à l'origine. les Ath-Yenni excellaient dans la fabrication de fausse monnaie, celle-ci était tellement bien imitée qu'elle iaillit mettre en faillite l'économie turque qui était alors organisée en protectorat. Cette technique de lutte alliée à la fabrication d'armes va donner ensuite une certaine maîtrise de la serrurerie. un art qui va s'orienter vers la fabrication de bijoux..
La popularité et le particularisme de ces productions tiennent de la présence d'émaux de couleurs différentes. bleus. verts et jaunes qui forment un contraste attrayant avec le rouge vif du cabochon en corail qui ,sertit les pièces.

L'émail est un substance pulvérulente (à poudre fine) qui se compose en général de sables de minium de potasse et de soude qui sont finement broyés pour être vitrifiés sous une température élevée.

Les différents oxydes qui donnent la couleur sont: l'oxyde de chrome pour le vert foncé translucide.

L'oxyde de cobalt donne un bleu translucide tandis que le bioxyde de cuivre produit un vert clair d'une opacité tranche, le jaune opaque résulte du chromate de plomb.

De nos jours, les artisans se contentent d'acheter des émaux prêts à l'emploi.

La technique de l'émaillage pratiquée en Kabylie revêt un caractère particulier qui consiste à délimiter les parties des bijoux destinées à être colorées. Pour cela des fils en argent reproduisent le dessin pour soudure sur une plaque d'argent qui recevra ensuite l'émail dans les vides prévus.

Après un séchage à l'air ambiant, la pièce de bijouterie est placée dans un four.

Les émaux prendront un aspect brillant et lumineux qu"après avoir été refroidis.

En plus de l'émaillage on retrouve dans le bijou kabyle l'usage d'autres techniques telles que le filigrane, la granulation, l'incision et la gravure sur plomb.

L'Ihelhalen (chevillères) relient l'attention par sa grande dimension qui atteint quelques fois treize centimètres de haut.

C'est une chevillère qui se distingue par une absence de décoration émaillée sur le corps principal de l'objet mais que l"on retrouvera sur des plaques qui recouvrent le crochet de tern?cture. Le travail de décoration se lait par incision et par gravure sur plomb.

Un gros cabochon de corail ceint de boules en argent vient compléter l'ornementation de la chevillère.

Le DDAH ou l'Amesluh est un bracelet plus petit que la chevillère. il est émaillé ou gravé sur plomb. Les fibules kabyles portent par contre plusieurs significations. elles sont les Idwiren ; les Taharaht , les Tibzimin ou bien les Ibzimen .

Ce sont des parures très prisées par les femmes. les petites (idwiren. taharaht) se distinguent des grandes (tibzmin) ct des triangulaires (Ibzimen).

Le petit Adwir émaillé est monté sur une pièce de monnaie. On devine aisément sa forme ronde avec des cabochons de corail serti. complétés par des pendeloques.

La fibule se fixe sur l'étoffe par un ardillon à l'intérieur duquel coulisse un anneau.

Le Taharaht est une petite fibule constituée d'un cercle épais en argent sur lequel sont soudées des boules également en argent. La pièce maîtresse de la parure kabyle se trouve être le tabzimt. une grande tibule ronde richement décorée et qui se porte sur la poitrine. Cet objet comporte de nombreux filigranes. des émaux. Des granules en argent et une multitude de coraux.

Le Taessaht est un diadème qui est devenu très rare de nos jours. il était destiné à orner le front.

Pareillement aux bijoux. il présente une décoration faite d'émaux, de gros cabochons de corail ainsi que de granules d'argent.

Les Letrak de forme très ancienne. ces boucles d'oreille présentent un anneau ovale orné à l'extrémité par des sertissages de corail et d'émaux.

Le Tigwedmatin est composé d'anneaux ornés par du corail aux extrémités. ces boucles d'oreilles sont agrémentées de plaques rondes émaillées et pourvues de pendeloques allongées.
 

M'sila

Ils se distinguent par un style hybride. hérité d'une présence romaine. byzantine et autres.

La grande ressemblance avec le bijou chaoui s'explique par le fait de la proximité géographique avec les Aurès.
De même que les traditions sont directement liées à l'environnement.

De ce fait le bijou des hauts-plateaux est très épuré. on verra des fibules , des abzim et colliers qui se distinguent par des formes dépouillées. limitées au principal. boucles en filigrane, frisées aux extrémités. en or et en argent.

Le travail du filigrane est très prisé et l' akhelkhal reste un indice. dénominateur commun qui marque l'identité de la femme des hauts-plateaux.

La symbolique a trait à la fécondité et aux orientations mystiques à buts propiatoires et autres...

A vrai dire il s'avère difficile de différencier le bijou de M'sila du bijou des Aurès.
 

Targuis

Dans l'extrême sud, l'artisanat était réservé à une caste très fermée, les Inaden. personnages légendaires très présents dans les mythes de l'imagerie populaire.

Les Inaden auxquels on vouait un intérêt particulier sont longtemps restés les gardiens de la tradition.

Dans ces lointaines contrées. le personnage clé de la société Touaregue est l'artisan car c'est lui qui produit les armes du guerrier, les outils de l'agriculteur. les bijoux...

L'artisan se complait à merveille dans des rôles différents, il est à loisir armurier. forgeron, bijoutier. sculpteur. guérisseur et même poète à l'occasion.

L'outillage est d'une grande austérité, ,souvent une peau de mouton ou de chèvre en guise de soufflet ajouté à un chalumeau à bouche; quelques cisailles avec des poinçons et des creusets viennent compléter le tout.

Le moulage et le martelage sont les techniques les plus utilisées pour la fabrication de ces bijoux: quant à la décoration. elle est réalisée grâce à la ciselure et le repoussage au poinçon qui sert à dessiner des formes géométriques (points, lignes. triangles...) illustrant la plupart de la joaillerie du hoggar.

Ces parures sont souvent créées avec des éléments naturels. coquillages. pierres ou des dents d'animaux qui gardent avec les parures préhistoriques. une fonction magique.

Les targuis ont un engouement marqué pour les pendentifs pectoraux, les bagues et les boucles d'oreilles.

Il est à noter cependant que certains bijoux sont réservés aux femmes noires. notamment les chevillères, les anneaux en laiton, les colliers de coquillages...

Héritée de la lointaine préhistoire. la production de bijoux dans le hoggar garde les mêmes rituels empreints de magie accompagnant chaque geste de l'artisan.

L'argent est aussi souvent utilisé. dans ce cas précis on trouve des Tereout N'Azref décorés et ciselés.

Le Tiseguin fait une synthèse de l'utile et de l'agréable puisqu'il sert à orner la main (car c'est une bague) avec cet avantage de contenir des produits de beauté.

Les Kel-Ahaggar la portent avec un chaton rond en trône de cône. Quelque-fois on trouve des graines dans les cavites. Le Tiseguin sert traditionnellement de porte-bonheur (grâce au bruit de crécelle produit par la bague qui sert à éloigner les mauvais esprits).

Parfois cette bague atteint des proportions énormes avec un décor essentiellement composé de croix et d'étoiles. On trouve souvent des Tiseguin sans chaton. Ces objets massifs sont plus anciens que les bagues qui en sont pourvues. Certains de ces objets sont marqués par des étranglements circulaires qui évoquent une ressemblance avec des bracelets trouvés sur la dépouille de TinHinan (princesse touarègue). Certaines de ces bagues en forme de pyramides étagées proviendraient du Soudan. Par contre les bagues à formes carrées ou rondes à décor granulé et filigrané viennent du Touat et du Tidikelt. On trouve quelques échantillons à chatons ouvrants qui contiennent des onguents ou des parfums.

Une petite chaînette sert à maintenir le couvercle du chaton fermé.

Les Tizabatin sont des boucles d"oreilles en argent sous la forme d"anneaux de cinq à dix centimètres qui sont portés sur une natte de cheveux à hauteur d"oreille au lieu d'être fixées sur le lobe.
 
 
 
 
 
Accueil   Recommander notre site  
 
Copyrightʩ 2006 - 2024 aldjazair.free.fr. Tous droits r̩serv̩s !.